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dodo

DETTES imaginaire !!

24 Août 2012 , Rédigé par dodo

On nous parle de chiffres, de comptes d’apothicaire, on exige de s’en tenir à des accords signés sous la menace et le chantage. Au point d’arriver à des situations absurdes : hier la troïka (FMI, BCE, EU) constatait que la baisse des salaires et des retraites en Grèce qu’elle avait exigé aura comme effet une rentrée moindre d’impôts. Qu’à cela ne tienne : la Grèce (qui est par ailleurs en « cessation de payement technique ») devra trouver de toute urgence (donc, une fois de plus chez les salariés et les retraités) treize milliards au lieu de onze. Puis, le compte n’y étant toujours pas, puisqu’il y aura encore moins de rentrées fiscales, on exigera quinze, puis dix-sept… Cette dynamique de l’absurde personne ne la conteste. Cette barbarie qui réduit les pensions et les salaires faméliques, on lui donne toujours le nom de reforme structurelle. Cette récession organisée qui amène le chômage pour plus de quarante pour cent de la population active est toujours considérée comme la « bonne voie à suivre » et, selon Mme Merkel et son ministre des finances, il ne faut pas en dévier d’un millimètre. La France et son président ne sont pas en reste : entre les banques françaises et le peuple grec, le choix est vite fait. Quant aux Etats-Unis, ils trouvent que la « rigueur budgétaire » imposée à Athènes sera en fin de compte « salutaire ». Mais pas chez eux : pour atteindre un équilibre budgétaire comme celui que l’on exige de la Grèce, il faudrait augmenter les impôts de 64%. Aucun exécutif américain n’ayant des tendances suicidaires, le « vide budgétaire » des USA atteindra globalement cette année plus de 220 mille milliards selon L. Kotlikoff et S. Burns (Bloomberg views, 11/8/2012). Rien qu’en 2012, la dette américaine a augmenté de onze mille milliards. 

Entre temps, les « investisseurs », s’appuyant sur des rumeurs concernant l’hypothétique lancement d’un nouveau produit ont fait de Apple l’entreprise la plus « capitalisée » du monde avec plus de cinq cent milliards. 

Entre temps, la justice, la police et l’éducation grecques s’effilochent dangereusement tandis que le citoyen grec est sommé de ne pas dépenser plus de 1.500 euros annuels pour sa santé, sinon il ne sera plus remboursé. De toute façon, il aurait du mal à le faire puisque toute une série de médicaments touchant à l’essentiel de sa santé (maladies cardio-vasculaires, cancers, infections pulmonaires, etc.) ne sont plus remboursés. 

Rien à voir direz-vous ? 

Pour les citoyens grecs, espagnols ou italiens, mais aussi chypriotes ou roumains (et tant d’autres) la question est justement là. Comment accepter que les banques continuent à frauder impunément (Deutsche Bank, Standard Chartered, Royal Bank of Scotland soupçonnées de blanchir de l’argent iranien et, avec bien d’autres, de manipuler leur Libor paient des simples amendes pour arrêter les enquêtes) ; que les « investisseurs » jouent sur des rumeurs d’une part (surévaluant en se « fixant sur des entreprises qui n’ont pas besoin d’eux) et, d’autre part, misent sur la faillite des Etats en faisant en sorte que celles-ci aient bien lieu. Que les états n’ont plus d’autre politique que celle qui consiste à « sauver les banques » tout en se faisant bien voir par le marché (ces mêmes banques et leurs actionnaires et clients) pour pouvoir emprunter à des taux très bas, ce qui fait peut-être leur affaire mais en aucun cas celui de l’économie réelle et des citoyens. Continuer à emprunter à des banques tricheuses et à un marché désormais incontrôlable ne peut plus se faire qu’en affamant les peuples, en tuant le commerce et l’industrie et en n’investissant que sur des entreprises déjà hyper rentables (et ce au jour le jour). Les pays qui considèrent que ce système n’est plus viable devront être démantelés, écrasés, soumis. Les économistes qui le critiquent réduits au silence. Les partis politiques et les syndicats qui le contestent seront (et de la manière la plus grossière, comme se fut le cas en Grèce) combattus comme des martiens belliqueux ou des extrémistes dangereux et irresponsables. 

Le monde rationnel est mort, vive celui du chantage. L’Etat de droit se meurt, vive celui d’un désordre injuste qui ne cherche même plus à se justifier…

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